Qu’est-ce que le TDAH ?
C’est un Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.
Un trouble est un fonctionnement anormal. Un trouble de
l’attention est donc un fonctionnement anormal de l’attention, dans le sens
d’une difficulté à rester concentré sur une même tâche sans se laisser
distraire. L’hyperactivité renvoie à une agitation motrice excessive.
« anormal » et « excessif » mais par rapport à quoi ?
Autrefois, dans chaque classe, il y avait des cancres. Une
étiquette attribuée sans distinction aux « mauvais élèves », sans que
personne ne se penche sur leurs difficultés d’apprentissage. L’évolution de la
psychologie scientifique a conduit à mesurer et quantifier les
comportements humains. A partir de là, on a établi des normes de ces mêmes
comportements, généralement basées sur la moyenne d’une population standard
(c’est-à-dire une population de personnes sans maladie déclarée). Et voilà,
désormais, les cancres peuvent être évalués puis diagnostiqués en fonction de
leurs difficultés : trouble dys- (dyslexie, dysphasie, dyspraxie), TDAH,
trouble du comportement... Ce qui peut être une bonne chose du point de vue de
la prise en charge de ces troubles et de leur rééducation. Ce qui peut être vu
aussi comme l’appauvrissement d’une société qui veut tout normaliser,
particulièrement les comportements : la tentation peut être grande de
déclarer « anormal » tout comportement qui sort de la norme, et
d'oublier que la diversité fait la richesse et la créativité d'une société.
Alors quelle ligne de conduite adopter ? Il faut aider les enfants et les parents
qui souffrent. Parfois, seuls les parents s'inquiètent, l'enfant, lui, va bien.
C’est alors au parent qui vit mal la situation de faire un travail pour
comprendre pourquoi il ne supporte pas le comportement de son enfant. Mais
lorsque le comportement de l’enfant impacte aussi bien son environnement
familial que scolaire, voire relationnel, il faut aider l’enfant (et les
parents !).
Les symptômes du TDAH
Ce sont des enfants qui sont dans le
« trop » : trop agités, trop distractibles, trop tête en l’air,
trop plein d’idées (pas toujours heureuses. . .). Ils épuisent leur
entourage par ce trop qui dégénère souvent en conflits. Il n’est jamais
fatigué, il bouge tout le temps et ne tient pas en place. Il prend des risques
et en subit les conséquences... Il parle aussi beaucoup, et s’incruste dans les
conversations.
Il y a un point particulièrement douloureux pour tout le
monde, parents et enfant, ce sont les devoirs : il rechigne à s’y mettre
et quand il s’y met, il papillonne, et ça lui prend au final beaucoup plus
de temps qu’un autre pour les faire. Très distractible, la moindre broutille
le détourne de ses devoirs. Il n’écoute pas ce qu’on lui dit, oublie la
consigne dans la minute qui suit, ou ne la lit pas. Si ses parents le suivent
de près, la guerre est déclarée, et ça recommence chaque soir et les weekends peuvent
être longs. . . Ses cahiers sont truffés
de fautes d’inattention, jusqu’à oublier de terminer des exercices. Sans
compter qu’ils sont souvent mal tenus (les traits ne sont pas tirés à la règle,
qu’il a probablement perdue ou oubliée, ou alors il n’avait « pas le temps »…).
A la maison, il faut lui répéter 10 fois la même chose et ce
n’est pas toujours suffisant pour qu’il accomplisse ses tâches quotidiennes. Il laisse ses affaires traîner
partout, range rarement et difficilement. Il est intolérant à la frustration et
peut avoir des sautes d'humeur qui se traduisent facilement par des explosions
de colère monumentales.
De manière plus générale, il a du mal à terminer ce qu’il
commence. Il égare souvent ses affaires. Il manque cruellement d’organisation
et a du mal à planifier.
Ces symptômes ont un retentissement scolaire (enfant mal
supporté par les enseignants et difficultés d'apprentissage), familial (il épuise
ses parents) et relationnelles (il est fréquemment exclu par ses pairs).
C'est pourquoi, le Dr Revol, spécialiste français des
troubles des apprentissages précise que « au-delà des querelles
théoriques, il paraît fondamental de diagnostiquer de façon précoce ce trouble,
du fait de l'importance de son retentissement sur la scolarité, le
développement cognitif et l'univers relationnel de l'enfant »
(L'enfant hyperkinétique, O. Revol, D. Gérard, P. Fourneret, H.
Desombres, R. de Villard).
La prochaine fois, je vous parlerai du diagnostic et en particulier,
pourquoi un bilan neuropsychologique s’impose.
Lectures conseillées :
100 idées pour mieux
gérer les troubles de l’attention, Francine Lussier, Edition Tom Pousse.
Guide de survie pour
les enfants vivant avec un TDAH, John F. Taylor, Edition Midi Trente.
Un livre avec un petit accent québécois des plus plaisants,
et surtout pleins d’idées pratiques pour la vie quotidienne.
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